S.Téban : « Je n’ai pas cédé au copinage et aux opportunités qui n’étaient pas naturelles »

Quelques jours après la sortie de son nouveau projet Hyperloop, (+33)RAP a rencontré S.Téban. L’occasion pour l’artiste marseillais de revenir sur le processus de création artistique de cet opus, ses influences, mais également ses projets futurs.

Jeune et ambitieux. Deux mots qui trouvent une résonance toute particulière lorsque l’on parle de S.Téban. Amoureux d’un rap français qui l’a profondément inspiré, le jeune homme s’est forgé par l’intermédiaire des mots dès son plus jeune âge. Et ces références ne s’y trompent pas. S’il considère Lunatic ou Psy 4 de la rime comme des madeleines de Proust, l’artiste ne se cantonne pas au hip-hop pour autant. « Je suis un passionné de musique« , déclare-t-il dans nos colonnes. « J’ai une large culture musicale. Je suis toujours ouvert à ce qu’il se fait. C’est pour cette raison que ma musique évolue. J’essaie d’être toujours dans l’air du temps tout en apportant mon identité.« 

Une évolution artistique synonyme de réussite pour l’enfant du Plan d’Aou (Marseille), dont le dernier EP, Hyperloop, a connu un important succès d’estime auprès du public. « On a des retours positifs. J’ai l’impression qu’on a réussi à toucher plus de personnes. Mais ce n’est que le début« , prévient-il. « Même si la durée de vie des projets est très courte aujourd’hui, on va quand même essayer de continuer à pousser l’opus dans les mois à venir.« 

Un artiste sans concession

Plus largement, l’objectif du rappeur est clair avec ce nouveau projet : faire ce qu’il aime. « Quand je dis que ‘je fais ce que j’aime’, c’est pour expliquer que je ne fais pas une musique plus ouverte juste pour toucher un public plus large. Je fais vraiment ma musique pour moi et avec ce qui m’inspire sur le moment. »

À l’occasion de la création de l’opus, l’artiste s’est entouré de quelques-uns de ses frères d’armes, à l’instar de Lyele. Collaborant régulièrement avec S.Téban, le beatmaker a composé cinq des sept morceaux d’Hyperloop. Une alchimie nécessaire à son processus artistique : « Il a apporté ce qu’il manquait à ma vision. On travaille presque comme un binôme aujourd’hui. On vient tous les deux de Marseille, on est sur la même longueur d’onde« .

L’interprète de Paris Dakar a également fait appel à trois invités : cityboymoe sur le morceau Ibrahimovic, mais aussi JMK$ et La Fève sur Gigi. Des collaborations au travers desquelles l’affinité est le maître mot. « C’est l’état d’esprit. Je n’ai pas cédé au copinage facile, aux opportunités qui n’étaient pas naturelles« , rappelle S.Téban. « Moi, c’est des gars avec qui humainement j’ai matché. Même si on s’apprécie artistiquement, il y a toujours un côté humain. Enfin pour ma part, je ne peux pas dissocier l’humain de ma musique. »

Les yeux rivés vers l’avenir

Défini par son auteur comme « un projet d’hiver« , ce nouvel EP offre un univers plus sombre que les précédents opus. Dernière pièce d’un triptyque également composé de Base 015 (2020) et Mode Sport (2021), Hyperloop ne constitue pas un point final à l’œuvre de S.Téban. 

D’ores et déjà tourné vers le futur, l’artiste ne compte pas mettre le pied sur la pédale de frein dans les prochains mois. « Je suis déjà sur les projets suivants. De toute manière à chaque fois que je finis un projet, je pense à la suite. La trilogie c’est la fin de la présentation. C’est comme une carte d’identité que j’ai donnée à mon nouveau public. La suite sera bien sûr plus lourde.« 

Crédit photo à la une ©_raph_lopez1