Laylow : deux concerts d’anthologie à l’Accor Hotel Arena (Bercy)

Ce weekend se tenaient à Paris les deux dates de Laylow à Bercy, complets quelques heures seulement après leur mise en vente en décembre dernier. Certainement parmi les concerts les plus attendus de l’année, on revient sur ces évènements qui ont réuni pas moins de 17.000 fans chaque soir.

La première partie, confiée au mystérieux « DJ Piano », pseudonyme derrière lequel certains pensaient que Sofiane Pamart se cachait, se révèlera pour les deux soirs n’être qu’une playlist composée de morceaux de musique classique issus notamment de la BO du Lac des Cygnes. On notera cependant au milieu de cette première partie pour le moins inattendue la diffusion de la version instrumentale de « Rien de Spécial » du regretté Népal, qui se transformera en un superbe hommage au rappeur accompagné de flashs et d’une ovation pour le conclure.

À la suite de l’entracte, les lumières s’éteignent, les rideaux tombent, et la troupe de « La marche bleue » entre en scène, menée par Hortense, danseuse (au costume rappelant celui de Natalie Portman dans Black Swan (2010), possible clin d’œil aux morceaux joués durant la première partie) qui effectuera plusieurs solos tout au long du show. Laylow fait finalement son entrée très attendue sur le premier morceau de L’Etrange Histoire de Mr Anderson, Un rêve étrange, dans un décor composé d’une maison, similaire à celle observable dans le court-métrage annonçant la sortie de l’album en juillet dernier.

Après avoir interprété Iverson avec de la neige recouvrant la scène, il poursuit avec un medley qui plaira à ses fans de la première heure, réunissant Swish, Hello. RAW Z, et Prince de sang mêlé, toujours accompagné de la compagnie de danse dont la chorégraphie est réalisée par Leo Walk In Paris.

changement de décor

Un changement de décor s’ensuit, laissant apparaître une curieuse inscription : « Age Of Digital » au fond de la scène. On retrouvera également cette inscription lors de la performance de MEGATRON durant lesquels les danseurs grimés en graffeurs viendront taguer « AOD » sur des murs fictifs.

S’enchaînent ensuite plusieurs invités de renom, parmi lesquels on comptera Damso le vendredi qui interprètera avec Laylow « R9R-LINE » devant un public déchaîné parmi lequel on ne compte malheureusement plus le nombre de malaises. Hamza rejoindra quant à lui Laylow le dimanche pour l’accompagner sur Window Shopper 1&2, chacun chauffant la salle de son côté posé sur une enceinte de plusieurs mètres de haut.

Continuant sur cette lancée, des tonneaux s’enflamment sur scène et Wit. et Alpha Wann débarquent pour interpréter Stuntmen aux côtés de Laylow, qui les qualifie de ses « avengers à lui » ce avec quoi on ne peut qu’agréer vu l’ambiance mise suite à leur performance. Plusieurs sons viennent par la suite calmer le jeu, dont le remarquable « Dehors dans la night » pendant lequel le décor prendra feu et sera éteint par plusieurs pompiers.

L’un des moments les plus mémorables du concert restera cependant sûrement la performance de Maladresse, pendant laquelle Laylow viendra au premier rang de la fosse aux côtés des fans, avant de sauter et de courir dans la fosse suivi par une armada de vigiles sous le regard ébahi de toute la salle.

Sous la surprise générale, il interprètera ses morceaux les plus mélancoliques bien loin de la scène principale, sur une plateforme située au milieu de la salle, sur laquelle pleuvront les pétales de rose pendant la très touchante performance de Million Flowerz.

un concert vraiment « spécial »

L’un des morceaux les plus attendus du concert, « Spécial » se lance et Laylow, de retour sur la scène principale, accueille Nekfeu sous les acclamations de la foule qui n’en revient pas de son apparition après plus de 2 ans de désert médiatique (coupé la veille du concert par sa venue à la Saboteur Party).

L’ambiance change du tout au tout lors du son suivant, « Lost Forest », contant des violences policières qui se concluront par la mort fictive du rappeur et accompagné d’une mise en scène à couper le souffle avec des lasers pointés sans cesse sur Laylow par une multitude de danseurs déguisés en policiers représentant l’oppression du personnage, Un message engagé dénonçant les violences policières et rendant hommage à ses victimes reste affiché sur les écrans de Bercy pendant plusieurs secondes sous les applaudissements.

saluer le parcours

Avant le dernier morceau de la première date, il prononce avec émotion un discours inspirant, durant lequel il retrace son parcours, ses débuts à la Boule Noire il y’a 3 ans, et le fait qu’il n’aurait jamais imaginé n’avoir ne serait-ce qu’un seul disque d’or (ndlr : il a maintenant un disque de platine pour chacun de ses albums) afin de montrer à ses fans « qu’il faut qu’ils suivent leurs rêves et fassent ce dont ils ont envie ».

Après plus de deux heures de concert, Laylow conclut avec une interprétation très émouvante d’ « Une histoire étrange », accompagné du pianiste Sofiane Pamart le dimanche, et d’une scénographie spectaculaire mêlant lustres scintillants, piano descendant du plafond, et jets de lumière. Ému, il quitte la scène les larmes aux yeux avec ces mots, « C’était Laylow, j’essaye de faire à ma façon, et merci d’y croire », sous l’acclamation et les flashs du public scandant son nom dans l’attente d’un encore, auquel il aura droit lors de la seconde date.

age of digital…

Lors de cette seconde date également, Laylow remercie encore une fois le public d’être venu et annonce que « la fin de [ses] Bercy marque la fin d’un album et le début d’une nouvelle ère… » et qu’il « taffe déjà sur une nouvelle dinguerie… ». Cette mystérieuse annonce s’accompagne de plusieurs questions qui restent en suspens, comme la signification du mystérieux « Age Of Digital » mentionné plusieurs fois durant les concerts et que l’on retrouvera sur les écrans à la fin du concert pour justifier le fait qu’il n’y ait pas de merchandising vendu durant le concert à la surprise générale.

Ce qu’on retiendra du concert de Laylow à Bercy ? Des fans déterminés et investis au point de venir attendre dès 2h du matin, des guests de qualité réunis pour l’occasion, une scénographie très travaillée mêlant l’univers digital et futuriste propre à Laylow et des danseurs apportant une facette très artistique au concert, mais surtout une véritable volonté du rappeur de garder une réelle proximité avec son public, comme le montre notamment la fin du deuxième concert où il décide de finir en courant dans la fosse pour interpréter une seconde fois Maladresse et Megatron sur la plateforme installée au milieu et ainsi partager ce moment avec le plus de monde possible.

Commentaires

  • Y

    Ouah! Merci pour ce superbe article très détaillé, on s’y croirait!!

  • alyegarten

    l’article est cool et super bien détaillé, ça fait plaisir à lire !

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