Interview avec Izen, DJ et producteur lyonnais, avant son premier show auto-produit à Lyon

Le D.J et producteur villeurbannais Izen organise ce vendredi 08 juin sa première soirée à domicile. Pour l’occasion, Izen revient en interview avec (+33)Rap sur son parcours et ses envies de revenir sur scène avec les artistes qui ont développé la Blue Room, son label. 

C’est ton premier concert en tant que Maître de Cérémonie à Lyon. Quel était l’objectif en créant cette soirée ?

Il faut savoir que les artistes qui ont été bookés, ce ne sont que des amis. C’est une réunion de famille, et un moment que l’on partage tous. Je suis vraiment content que tout le monde ait accepté. C’est un premier event « Blue Room » car ce sont uniquement des artistes qui sont passés travailler dans notre label. Chacun fait son chemin et on se réunit tous pour la première fois sur scène.

Affiche de la soirée « Blue Room & Friends » de Izen, le 08/07/2022

La Blue Room c’est quoi ?

C’est un label qui devrait devenir une maison d’édition. On produit des artistes, on travaille autour de la D.A, l’enregistrement et le mastering de musique. On a énormément de gens affiliés au projet et cela nous permet de proposer pleins de choses différentes, comme des clips. Il y a une équipe interne stable et solide et on reste tous plus ou moins à Lyon. 

« Il (tedax max) a avancé avec la même équipe depuis le début, et on se reconnaissait dans ça aussi. »

Tedax est le main-guest de la soirée. Comment la rencontre s’est faite entre vous ?

On s’est rencontrés en 2016 vers la Guillotière via Boris Stakhanov, un clippeur et Ron Mexico, on faisait des soirées d’appartement où on créait de la musique ensemble, des freestyles, des prods… On a travaillé autour de Tedax sur des projets qui ne sont pas sortis, puis il a professionnalisé sa démarche. Il a avancé avec la même équipe depuis le début, et on se reconnaissait dans ça aussi.

On ressent dans ton travail une maturité et un certain recul des choses depuis tes débuts en 2016. Comment est-ce que tu l’expliques ?

J’ai toujours été productif. Avec l’effervescence de l’époque SoundCloud en 2016/2017, on a eu l’émergence d’une vraie scène lyonnaise de rap qui travaillait ensemble. Dans tous les spots de Lyon on faisait de la musique, les gens passaient chez moi faire de la musique comme on pouvait le faire au studio Kasanostra. On est rentrés en contact avec la scène Genevoise de manière très naturelle et les liens entre nos deux villes sont toujours forts. 

Comment est-ce que tu arrives dans la culture musicale dance-hall, afro caribéenne, trap latino ?

Je suis un fan de rap de par tous les courants qu’il a pu exister, et en parallèle, j’ai toujours aimé les percussions. Avant de rencontrer LAZULI, je n’avais jamais fait de musique afro reggaeton. C’est grâce à elle que j’ai pu avancer sur ce domaine-là. On est arrivés naturellement vers ce courant et tout cela a donné un premier projet dans cette ADN.

« Tedax Max a un registre hip-hop kické et écrit, tout comme LUNI SACKS. A côté, j’ai essayé de mettre d’autres artistes d’une nouvelle génération qui rappe. La Line-up fait sens pour moi. »

Photo par Boris Stakhanov

Dans tes shows en tant que DJ, on voit que tu remixes énormément de morceaux rap en latino (Drill FR #4, Mauvais Payeur). Jusqu’où penses-tu pouvoir pousser cette identité musicale ?

Notre objectif serait de créer une soirée latino. Avec le line-up de la soirée de vendredi, je ne voulais pas faire un « fourre-tout », et garder un sens. Mais ça reste un objectif.  Tedax Max a un registre hip-hop kické et écrit, tout comme LUNI SACKS. A côté, j’ai essayé de mettre d’autres artistes d’une nouvelle génération qui rappe. La Line-up fait sens pour moi.

« Je pense qu’on a créé une vraie hype autour des artistes avec lesquels je travaille. Je l’espère ! »

A quel moment ton rôle de D.A de LAZULI peut être un frein pour arriver à constituer une programmation appart du rap latino qu’elle propose ? 

C’est un équilibre. Quoi qu’il arrive, elle sera toujours dans les soirées que je crée. Même vendredi, on n’est pas à l’abri qu’elle fasse un petit passage. Sur la line-up de vendredi, l’annoncer ne faisait pas sens. En plus de cela, on sort de 35 dates dans toute la France, où on a beaucoup été focus sur son projet personnel, donc ça lui permet de souffler aussi et de se concentrer sur mes projets de mon côté. On prépare son futur projet à la rentrée, d’ici là, on verra.

Qu’est-ce que tu retiens de cette période brésilienne musicalement et businessement ?

Mon implication pour la musique a toujours été la même : je produis des sons, j’enregistre les artistes, et j’ai la main mise sur le rendu final de l’artiste. On essaye d’aller jusqu’au bout des choses, que l’artiste soit accompli et qu’il sache ce qu’il veut, ou qu’il n’ait pas de vision et qu’il ne fasse pas de musique à la base, comme ce fût le cas pour LAZULI. On a proposé un premier projet et à la suite de cela, on a eu plein de rendez-vous business, des radios, des concerts… Ça m’a juste confirmé dans mon idée que ce que je faisais était bien et que j’aimais le faire. 

Comment est-ce que tu gères tes projets solo en parallèle de ton univers très ensoleillé avec LAZULI sur scène ?

J’ai toujours travaillé dans un univers sombre, mélancolique trap. C’est avec LAZULI que j’ai ouvert ma musique. On est vraiment un binôme. 

Comment est-ce que tu sauras que la soirée se sera bien passée ?

Grâce à l’énergie du public, car je sais que les artistes vont faire le taff. On a organisé une release du projet de LUNI SACKS à Paris la semaine dernière et les gens étaient comme des fous, certains attendaient ça depuis longtemps. Les gens chantaient les paroles même pour les sons à l’ancienne, il y avait une vraie énergie. Je pense qu’on a créé une vraie hype autour des artistes avec lesquels je travaille. Je l’espère !

Rendez-vous le 8 juillet au Croiseur pour une soirée qui s’annonce agitée !

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