Il monte sur scène au concert de Dinos, devient backeur de Tedax Max et sort son premier single

La foule s’est extasiée devant son interprétation du couplet de Nekfeu sur « Moins Un » en passe-passe avec Dinos pour son concert en avril 2022. Depuis, RZCLA a effectué du chemin. De backeur-intérimaire de Tedax Max au Grünt Festival à figurant pour son clip TCHOURAI, Thomas, toujours à la fac, s’envisage une petite carrière dans le rap. Il vient de sortir son premier single « Ronnie » et annonce dans cette interview son premier projet en mai prochain.

Un soir d’avril 2022 avec Dinos

+33 : Tu es connu comme le « fan de concerts de rap à Lyon ». Ça fait combien de temps que tu es sur Lyon et que tu vas en concerts ?

RZCLA : Je vais régulièrement à des concerts depuis la fin du covid. Il faut savoir que j’aime trop le rap, j’aime trop ça, j’écoute trop de trucs. Quand il y a un artiste que je kiffe et qui passe en concert, j’y vais. Après le covid il y a eu beaucoup de concerts donc j’y étais souvent. Quand je peux passer une bonne soirée j’y vais.

+33 : Le départ de ton histoire, c’est ce fameux soir d’avril 2022 du côté de la salle de concert « Le Transbordeur » pour Dinos. Peux-tu nous expliquer ce qu’il s’est passé ce jour-là ?

R : J’étais au concert de Dinos au premier rang. Ce jour-là, je n’avais pas grand-chose à faire, je suis parti 3 heures en avance. J’ai vu après-coup que Dinos faisait monter un gars sur scène à chaque date de sa tournée pour faire le couplet de Nekfeu sur le morceau « Moins Un ». C’est tombé sur moi à Lyon. Il faut savoir que Dinos c’est un gars que j’écoute beaucoup. Ça s’est fait hyper naturellement, j’étais là en train de rapper et il m’a vu. Il a fait signe au vigile de me faire monter sur scène, il m’a donné un micro et j’ai rappé ça ! Avec du recul, quand je regarde la vidéo maintenant, je me dis que j’étais timide sur la scène (rires). Je le referais maintenant, je serais beaucoup plus à l’aise. Le couplet de Nekfeu, je le connaissais bien mais on voit sur la vidéo que j’ai beugé à un moment.

+33 : Tu étais stressé au moment de prendre le micro ?

RZCLA : Je n’avais pas de pression mais de l’adrénaline, je savais que les gens étaient bienveillants, qu’il n’y avait pas de galère. C’est surtout que je ne voulais pas me rater. Je représentais Lyon quelque part. Je sais que s’il y avait un pelo qui montait sur scène à ma place et que j’étais dans le public, je l’aurais encouragé à fond. J’ai eu de la chance que Culturap soit là à cette soirée. Ils ont posté une vidéo sur Twitter qui a fait 1 million de vues, elle a fait le tour des réseaux, c’était sympa. Puis, ça m’a permis de prendre quelques abonnés, de faire des connexions.

+33 : Quel type de connexion ?

RZCLA : C’est très simple. Le beatmaker avec qui je bosse beaucoup aujourd’hui, qui s’appelle « Takumei ». Je le suivais sur Twitter avant ça et lui il ne me connaissait pas. Après qu’il y ait eu cette vidéo au concert de Dinos, il a vu que je le suivais, il a écouté mes sons. Il a kiffé, il m’a suivi en retour et là maintenant ça fait un an, c’est mon frérot. C’est avec lui que je bosse, il me donne beaucoup de conseils, de retours.

+33 : Tu faisais déjà de la musique avant ton fameux passage sur scène ?

RZCLA : Oui. Je ne pourrais pas trop situer quand j’ai vraiment commencé la musique. Je sais que j’ai fait mes premiers sons au collège en 4ème, il y a 6 ans. Après, ce n’était pas sérieux, je le faisais de manière très occasionnelle, tous les 3/4 mois. Quand je suis arrivé au lycée, j’ai commencé à en faire plus régulièrement. Pendant un an et demi j’en ai fait depuis chez moi sans trop en parler. J’avais limite un peu honte, je ne voulais pas que les gens le sachent. C’est vers 2020 que j’ai fait écouter à mes potes qui ont bien aimé. Début 2021 j’ai posté des trucs sur Soundcloud d’abord, notamment un projet. Avec du recul, ce que je faisais c’était vraiment pas ouf. J’ai retiré le projet juste après d’ailleurs. J’avais l’impression d’aller trop vite, de griller les étapes. Musicalement, je n’étais pas prêt à sortir des trucs, je n’avais pas du tout le niveau. J’ai travaillé entre mi-2021 et début 2022 dans mon coin et j’ai posté les trucs sur Soundcloud, sans vraiment d’objectifs. La rencontre avec Takumei m’a donné un vrai boost de confiance en moi et de motivation. Je me pensais bon mais je n’étais pas sûr, surtout que les retours de tes potes ce ne sont pas souvent les retours les plus objectifs, ce ne sont pas les retours qui te font avancer. Après avoir rencontré Takumei, il m’a envoyé une prod drill, je lui ai retourné ce que j’ai fait et il m’a dit qu’il avait vraiment kiffé. On a vraiment commencé à travailler ensemble après ça.
Depuis mai 2022, je bosse, je fais des sons et je trouve que je prends pas mal de niveau. C’est la première fois que je me sens vraiment bon. J’ai sorti mon premier single la semaine dernière.

Sa relation avec Tedax Max

+33 : Il y a un autre artiste qui est important pour toi, c’est Tedax Max. Quelle est votre relation et comment la connexion s’est faite ?

RZCLA : Tedax, c’est un gars que j’écoute depuis fin 2020, j’envoie de la force car j’estime que c’est important d’en envoyer à un gars de notre ville qui est aussi fort. J’ai commencé à aller sur ses scènes à de nombreuses reprises. Puis comme ce sont de petites scènes, c’est facile de se faufiler et d’aller au premier rang. J’arrive à facilement retenir les paroles des sons, comme j’écoutais beaucoup sa musique. À force de me voir et de connaitre ses lyrics, Ted me reconnaissait aux concerts. Il a fait la première partie de Dinos sur ce fameux concert au Transbordeur. Dans la première partie, il me tendait le micro, il a vu que je connaissais ses sons, il m’avait reconnu. Puis, il se passe ce qu’il se passe avec Dinos;  et Tedax et moi on s’est parlé à la fin du show. On a accroché, il était très sympa. J’ai continué à aller dans ses scènes, on parlait à chaque fois. À un moment donné, il m’a dit ‘prochaine scène, tu me dis quand tu viens, on t’invite’. On s’est mis à pas mal échanger en réel et sur les réseaux. Il m’a invité au Grünt Festival à Paris en septembre dernier. De base c’était une simple invitation fosse. Je me suis un peu faufilé là-bas et je suis arrivé jusqu’en loges avec eux. Au final, j’ai fini par faire ses backs sur scène. Lui, il s’en fout, si tu lui donnes la force il va te la rendre. 3 semaines après, il y eu la date à Marseille, en première partie de Prince Wally à l’Affranchi et il m’a invité en mode « backeur-intérim ». Maintenant, quand on se croise, c’est cool, c’est la famille quoi. C’était instinctif lui et moi, à aucun moment il m’a dit ‘prends le micro fais les backs’. Je suis arrivé aux balances, il m’a tendu le micro et ça s’est fait. Ça me fait une petite expérience de scène.

+33 : Tu es également sur le clip TCHOURAI qui est sorti en janvier pour la sortie de son projet « Hors d’œuvre » ?

RZCLA : Oui, après ça c’est différent. Il a fait un appel à figurants sur Instagram pour le clip. J’y suis allé simplement. Une petite expérience cool.

« Ronnie »

+33 : Tu viens de sortir ton premier single « Ronnie » sur les plateformes.
Dans quel cadre est-ce qu’il s’inscrit : une envie soudaine ou une vraie dynamique ?

RZCLA : C’est l’extrait d’un premier projet de 9 titres qui devrait sortir prochainement, fin avril ou début mai, qui va s’appeler « Etoile Montante ». Takumei a produit 7 sons sur 9 dessus. C’est le premier truc vraiment sérieux que j’accomplis, j’en suis vraiment content et je suis prêt à la défendre. Je travaille dessus depuis septembre, même si le premier single « Ronnie » était prêt depuis juin. Mais c’était important pour moi qu’il sorte parce que c’est le premier son où j’ai trouvé que j’avais step-up.

Pochette du single « Ronnie » de RZCLA, photo par un99trois.

+33 : Le morceau « Ronnie » est accompagné d’une prod drill. Tu expérimentes encore un peu tous les styles ou tu estimes avoir déjà ton univers ?

RZCLA : Je fais beaucoup de choses différentes, je me trouve assez polyvalent, sans vouloir me jeter des fleurs. Je fais de la drill, de la trap, de la type Jul, de la 2step. Je ne me mets pas de limites, même si mes trucs de prédilection, ce sont les sons drill un peu mélodieux. En 15 minutes, je peux te faire un bon son sur ce style-là. Je suis plus à l’aise dans les refrains autotuné que dans le kickage mais je peux faire de tout.

+33 : Est-ce que le nom est en référence à Gaucho de Freeze Corleone ?

RZCLA : Non, c’est parce que dans le son je dis « les fachos me traient de gaucho, tant mieux parce que c’est le blaze à Ronaldinho ». Du coup je n’avais pas d’idée pour le nom du son et mon pote m’a dit de l’appeler « Ronnie ». C’est resté.

+33 : Pourquoi est-ce que c’est le premier morceau que tu sors ?

RZCLA : Parce que c’est le premier morceau que j’ai fait depuis 2022. C’est le deuxième dans la tracklist mais c’est le premier que j’ai vraiment fait dans tous les sons du projet. Je trouvais qu’il était efficace et qu’il tapait bien. C’est celui-là que je voulais.

+33 : Sur Twitter, des gens demandent si Dinos aurait écouté le morceau. Est-ce que tu espères pouvoir le toucher vu l’histoire qui vous lie ?

RZCLA : Je ne pense pas. Tout artiste dont j’apprécie la musique, je me verrais bien pouvoir travailler avec. Mais je ne m’attends pas du tout à ce que ça arrive à ses oreilles. Quand je suis monté sur scène, ça m’a ouvert des portes, j’en n’attendais pas plus. Le mec ne doit même pas savoir que je fais de la musique.

Le clip du rappeur lyonnais Tedax Max « Tchourai », dans lequel RZCLA apparait.

+33 : Tu travailles depuis chez toi ou dans un studio ?

RZCLA : Depuis chez moi. J’ai un micro à 50 balles, deux matelas contre le mur. Ça fait le taff depuis 3 ans. Je progresse tranquillement.

Les débuts d’une carrière ?

+33 : Si tu sors ton projet, tu te verrais donc le défendre sur scène ?

RZCLA : C’est un objectif que j’ai. J’aimerais beaucoup faire de la scène, c’est quelque chose qui m’intéresse de ouf. Pour avoir été sur scène, mais pas en tant qu’artiste, c’était déjà assez impressionnant. En tant qu’artiste ça doit être un sacré truc. Pouvoir défendre ma musique devant des gens : c’est ce qui m’intéresse.

+33 : Tu envisages donc la musique comme quelque chose de sérieux ?

RZCLA : Je veux voir jusqu’où je peux aller surtout. C’est une passion, autant faire le truc à fond. Je ne me fixe pas d’objectif. À court terme, c’est de pouvoir faire un peu de scène, voir les retours, la réception que j’ai sur mon premier projet. Pour l’instant, j’ai que des bons retours sur mon premier single donc ça m’encourage à aller plus loin. En tous cas, que ça marche ou pas, je continuerais à faire de la musique parce que c’est un kiff.