Hamza, la sincérité du plomb

Le 17 février dernier marquait le retour du très attendu Hamza, avec son nouvel album « Sincèrement ». Après 2 ans sans projet solo, Saucegod nous invite dans l’antre de sa vie et ses songes les plus enfouis… mais il n’est pas seul.

Une triste réalité

On le dit souvent, mais la cover d’un projet forme le premier lien que ce dernier aura avec le public. Elle permet de donner le ton, de créer une attente ou tout simplement d’annoncer de l’actualité pour un artiste. Celle du génie belge est comme d’habitude très coloré. Après le bleu de Paradise et le rose de 1994, on a le droit au doré de Sincèrement. Un doré orné de moulure qui en dit long sur le ton que prendra ce projet. Une ambiance mafieuse, presque gangster, qui pourrait faire référence au projet « Take Care » de Drake.

Malgré un regard de plomb dans le clip égotrip de Codéine 19, la réalité d’Hamza n’est pas si rose. Dès l’introduction, l’artiste nous fait comprendre que la liberté à un coût. Ce titre résume parfaitement les thèmes qui seront abordés au cours du projet. On l’entendra notamment parler de trahison, de femmes, d’argent (avec tous les problèmes qui y sont reliés), mais il mentionnera aussi des sujets qui seront omniprésents ; la drogue et les armes. Pour l’anecdote, il mentionne sa nouvelle arme pas moins d’une soixantaine de fois dans l’album.

« Si j’avais des ailes, j’irais vivre loin près des nuages » ; voilà la punchline qui ouvre le bal. Une phrase qui peut paraître banal aux premiers abords, mais qui en réalité inaugure un certain besoin de se confier. Malgré une certaine pudeur et une certaine fierté, c’est avec des titres comme « Ma réalité », « Tsunami » ou encore « plus jamais le même » ou le titre éponyme « sincèrement » qui clôture le projet ; que le big H se livrera à nous.

Un retour bien accompagné…

Bien évidemment, on le savait, Hamza n’est pas revenu seul ! Courte mais prometteuse la liste des feats présents sur l’album a de quoi nous faire baver. Le très attendu Offset, la surprise Damso en passant par l’étonnant Ckay, on a été très très hypé dans l’équipe plus33. Mais le véritable ami de Saucegod désormais ne figure pas parmi cette liste. On en a déjà parlé au début de l’article, mais désormais, l’artiste belge est accompagné quoi qu’il arrive de son nouveau « métal ». Ce n’est pas avec une femme qu’il s’est lié d’amour, mais bel et bien avec un glock, et il ne s’en cache pas !

Depuis son premier date avec l’arme sur le titre BXL ZOO « Ta dernière vision sera un desert eagle qui tousse », les deux tourteraux ne se sont plus lâchés. ce n’est pas une, ce n’est pas deux, ce n’est pas trois… mais c’est 67 fois que l’artiste mentionnera son nouveau jouet… 67 fois oui (j’ai compté tout seul). Sur les 17 titres c’en est11 qui sont concernés par ces punchlines et on va découvrir pourquoi.

…très bien accompagné

Je n’ai que de l’amour pour mon glock…

Dans le titre très touchant « Only u » Hamza va nous parler d’une relation qui va le tirailler. On a l’impression ici que ce titre est une vision utopique de la relation qu’il aurait toujours voulu avoir avec une femme. Comme souvent dans l’album, il sera vite ramener à la réalité. On peut imaginer que c’est suite aux nombreuses trahisons qu’il mentionne dans le projet que son amour a finalement dévié vers son arme. « Say hello to my little friend » dites bonjour à son nouvel ami qui ne l’abandonnera jamais. Vous l’aurez compris, il est question d’un véritable calibre. C’est ici qu’on commence à comprendre pourquoi cette relation inatendu est né.

« Tant que j’ai mon Berreta je marcherai jamais seul comme sadio » – Sadio

« J’ai confiance qu’en mon métal tout en chrome » – Atasante pt 2

« Mon métal me suit jusqu’au bout de la nuit » – Au bout de la nuit

Je pourrais vous donner encore bien plus de références mais je vous laisse les découvrir par vous-même. Chacune d’entre elles témoignent d’un certain mal être. Si le « Dieu de la sauce » s’entoure de métaux ce n’est pas pour le plaisir mais simplement dû aux répercussions du succès. Ses tourments et ses songes proviennent des hommes et des femmes censé l’entourer. Cela fait parti des troubles chez les artistes.

Néanmoins la « personnification » du glock d’Hamza en dit long sur son état. Elle (l’arme) incarne la solution à ses problèmes, et dissimule la solitude à laquelle il pourrait être confronté. Je ne sais pas si on doit la remercier, mais grâce à elle, nous avons le droit à ce qui est sûrement l’un des meilleurs album de l’année !

Photo de couverture par GQ.

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